Byther Smith – « Mississipi Kid »

byther_smith-mississippi_kid Byther Smith
Mississippi Kid

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Enregistrement : 12 & 13 décembre 1995 – Parution : 1996 – Label : Delmark – Personnel : Byther Smith (chant, guitare), Jeff “Junkyard” Jozwiak (guitare), Bob ‘The Hoosier Hawk” Hecht (piano, orgue), Jesse Lockridge (orgue), Melvin Smith (basse), James E. Knowles (batterie), Malachi Thompson (trompette sur 4 & 7), Sonny Seals (saxophone tenor sur 4, 7, 8 et 11), Steve Berry (trombone sur 4 & 11)

C’est parfois chez les seconds couteaux d’hier qu’on trouve aujourd’hui les lames restées les plus tranchantes. Prenez Byther Smith par exemple. Il n’a jamais encombré le haut des affiches, occupé qu’il était à bosser pour sa grande famille. Il n’a commencé à penser sérieusement à sa carrière qu’à la fin des années 80, lors du dernier vrai regain de popularité du genre, mais alors que le gros du train blues était déjà largement passé.

Des types dans son genre, on n’en trouve plus des tas. Sur l’instrument, Smith a été un vrai dur. Un guitariste méchant, un chanteur intense. On le retrouve ici, trente ans après ses débuts, à peine patiné, avec toujours intact ce jeu sec qui fait flotter autour de sa musique une sensation de menace qu’on croyait disparue avec la pacification du West Side. Ce qui fait belle lurette.

Enregistré en deux jours fin 1996, « Mississippi Kid » n’a rien de ces célébrations routinières vite emballées auxquelles nous invitent parfois des grands anciens au CV plus relevé. Ici au contraire, en faisant vite, Smith a pu piéger tous ces frissons sans lequel le blues tourne à vide.

Smitty a débarqué à Chicago au milieu des années cinquante avec quelques plans piqués sur la bonne étagère (Lockwood Jr, Sumlin, Lenoir). Il a joué avec les maîtres (Waters, Rush), servi au Theresa’s Lounge, ce qui en dit déjà long, et derrière Junior Wells, ce qui dit à peu près tout.

Tout l’esprit du West Side saute d’ailleurs à l’oreille dès les premières mesures de « Judge Of Honor », un blues quadrillé par la basse compacte et nerveuse de Melvin Smith. La mise en place restitue cet esprit de gang si distinctif de l’endroit à sa grande époque (les années 60). Un titre urgent, tiré au cordeau, comme une saillie aux bords coupants.

C’est du côté du Texas que nous emmène ensuite « Don’t Hurt Me No More » avec son intro à la Stevie Ray Vaughan. Byther se montre plus expansif qu’à son habitude. Il étire ses chorus et articule ce type de phrasé parfaitement détaché, en équilibre au bord du temps, inventé par un autre fameux texan, le grand T-Bone Walker.

 

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